Procès Franck Diongo: le silence coupable du Rassemblement
Franck Diongo Shamba, député national élu aux élections législatives de 2011 dans la circonscription électorale de la Lukunga a été arrêté lundi 19 décembre 2016.
Arrêté à son domicile,puis détenu provisoirement, il est jugé à la Cour suprême de justice en procédure de flagrance.
Enlèvement, séquestration et torture des éléments de la Garde républicaine ainsi qu’entretien d’une milice, tels sont les faits mis à sa charge. Grièvement blessé lors son arrestation, le président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste -MLP- a encore comparu hier malgré son état de santé. Très affaibli, cet opposant au régime de Kabila est apparu à cette audience sur une chaise roulante. Bien qu’il ne prend pas part au Dialogue en cours au centre interdiocesain sous les bons offices de la Commission épiscopale nationale du Congo -CENCO-, Franck Diongo est membre influent du Conseil des sages du Rassemblement de l’Opposition.
Ça se chuchote très fort!
« Aucune déclaration officielle de soutien à Franck Diongo et de protestation contre son arrestation », déplore-t-on. Plusieurs questions y relatives sont en suspens. Est-ce que cette plateforme dont Étienne Tshisekedi est président du Conseil des sages ne se prononce que lorsque ce sont les membres de l’UDPS qui sont arrêtés? Est-ce que Franck Diongo est victime de sa non-participation au dialogue de la CENCO?
Ces questions restent posées.
Quant à l’hypothèse selon laquelle le Rassemblement serait en train d’attendre la fin de ce dialogue pour se prononcer, une virulente réaction ne s’est pas faite attendre. « Depuis les indépendances en passant par Sun city, nous avons toujours dialogué. Pour quel résultats? Quel impact sur moi? Ces gens parlent d’eux, entre eux, pour eux », cogne-t-on. Qu’à cela ne tienne, le silence du Rassemblement est coupable. C’est en ce moment précis que Franck Diongo a besoin de sentir que « ses amis » défendent et plaident sa cause. « Ils peuvent même suspendre leur participation à ce Dialogue exigeant l’abandon des poursuites judiciaires à son encontre. C’est le seul moyen de pression qu’ils ont », constate-t-on.