Traces lumineuses de Franck Diongo à Bruxelles
Il vient de séjourner pendant une dizaine des jours en Europe depuis la déclaration faite par lui le 7 juillet dernier, déclaration par laquelle il a annoncé son départ de l’Union Sacrée de la nation et son intention de briguer la magistrature suprême aux prochaines élections. Franck Diongo est monté d’un cran dans ses ambitions, mais aussi dans sa force de proposition, car il ne s’agit pas pour lui de réclamer quelque chose, mais de proposer des voies de sortie aux multiples crises dans lesquelles son pays est englué. C’est ainsi qu’il a été récemment a Bruxelles où des milieux politiques, diplomatiques et intellectuels l’ont écouté sur des questions diverses et stratégiques comme la grande question de l’insécurité à l’est du pays.
Franck Diongo a rappelé à ses interlocuteurs que l’intervention des forces étrangères dans un pays souverain doit obéir à des préceptes éthiques qui sauvegardent la dignité et l’honneur des forces armées nationales. C’est ainsi qu’il a exigé que le commandement ne soit pas donné à un Kenyan au motif que les ordres non seulement seront donnés en anglais, mais le fait même que le cadre est la RD Congo est un élément en faveur d’un commandement congolais.
Selon des milieux proches de Franck Diogo, la décision du gouvernement d’accepter enfin un commandement congolais en lieu et place d’un commandement étranger, c’est un motif de satisfaction de voir quelques éléments de son combat aboutir. À Bruxelles, il avait dans son escarcelle le dossier de Jean Marc Kabund à présenter devant la cour européenne des droits de l’homme. Il estime que l’accélération de ce dossier en RDC n’est pas éloignée de sa démarche de pression. Comme un homme politique désormais homme des dossiers, Franck Diongo a décidé dans son offre politique de ne pas s’écarter de la ligne tracée par ses mentors en politique Patrice Emery Lumumba et Etienne Tshisekedi pour qui la Défense des intérêts du peuple passait avant toute chose.
Il estime qu’il est important que les différents accords signés par les autorités congolaises soient réexaminés à l’aune des valeurs patriotiques. Diongo est intransigeant s’agissant de l’intégrité du territoire national et de la souveraineté. Plusieurs milieux de la diaspora ont déclaré se reconnaître dans son combat et lui ont assuré de leur soutien. Pour Franck Diongo, la Belgique doit jouer sa partition, car elle est dans une certaine mesure, à l’instar des autres puissances, responsable de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs.
Interrogé par la presse à Bruxelles, il a tenu à préciser que son combat n’était pas fait contre une personne. Il est mobilisé contre les antivaleurs qui peuplent les pavés congolais et qui freinent le progrès de la démocratie congolaise. Lui, a décidé de prêter sa voix aux millions d’autres congolais qui estiment que le pouvoir en place n’a pas réussi à traduire en termes palpables les promesses légitimes reçues de celui-ci. Le président du MLP a aussi écrit au président américain Joe Biden une longue missive dans laquelle il est revenu sur quatre points notamment l’urgence pour l’Amérique de faire une lecture juste de la situation à l’Est avec une agression rwandaise dont les preuves s’accumulent davantage. Il a évoqué la question des élections pour laquelle il sollicite la mise en place d’un consensus autour de l’organisation et du respect des délais constitutionnels. Il a aussi évoqué la question de la Monusco et aussi celle de l’embargo qui pèse sur l’achat d’armes pour permettre aux FARDC d’accomplir leur mission régalienne.
C’est un Franck Diongo différent que les gens ont découvert en Europe. Un opposant certes, mais plus un homme d’État capable de donner son apport pour l’avènement d’une société démocratique et prospère. Il a laissé, selon les milieux belges une impression de solidité à telle enseigne que des intellectuels européens ont fondamentalement révisé leur perception de son combat.
Robert Tanzey