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la Garde républicaine avaient retiré sa perfusion intraveineuse et l’avaient l’arraché à son lit d’hôpital à Kinshasa

la Garde républicaine avaient retiré sa perfusion intraveineuse et l’avaient l’arraché à son lit d’hôpital à Kinshasa

Le leader d’opposition congolais Franck Diongo a déclaré à Human Rights Watch que des responsables du renseignement militaire congolais et des militaires de la Garde républicaine avaient retiré sa perfusion intraveineuse et l’avaient l’arraché à son lit d’hôpital à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, jeudi dernier, 31 août. Franck Diongo a ensuite été reconduit à la prison centrale de Kinshasa.

Franck Diongo, qui semblait sérieusement affaibli lorsqu’il s’est entretenu avec Human Rights Watch, a dit que les soldats de la Garde républicaine et du renseignement militaire n’avaient présenté aucun document et n’avaient pas parlé aux médecins avant de le forcer à quitter l’hôpital. Dans une lettre envoyée dimanche à un médecin qui l’avait soigné dans le passé, dont des extraits ont été publiés par Actualité.cd, Diongo écrit qu’il souffre notamment de « vomissement de sang », ainsi que de « maux de tête et d’estomac aigus », et demande la reprise de son traitement. Le refus de soins médicaux dans de tels cas équivaut à un traitement cruel et inhumain, en violation de la Convention contre la torture, à laquelle la RD Congo est partie.

Franck Diongo est le président du parti d’opposition Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), un membre de la coalition d’opposition du Rassemblement. Il était député national au moment de son arrestation.

Les autorités à Kinshasa ont arrêté Franck Diongo le 19 décembre 2016, le dernier jour du second et dernier mandat du président Joseph Kabila, après que Franck Diongo et ses collègues auraient appréhendé, détenu et battu trois militaires de la Garde républicaine habillés en civil. Diongo a expliqué qu’il craignait qu’ils n’aient été envoyés pour l’attaquer. « Les forces de sécurité ont monté un coup pour m’arrêter », nous a-t-il dit plus tard.

Franck Diongo a été détenu dans plusieurs endroits et affirme qu’il a été sévèrement battu les jours suivants, y compris au camp militaire Tshatshi et au siège du renseignement militaire à Kinshasa. Selon les Nations Unies, Franck Diongo a été « soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants » lorsqu’il était détenu par des agents du renseignement militaire.

La Cour suprême de justice de la RD Congo a condamné Franck Diongo à cinq ans de prison le 28 décembre 2016, à la suite d’un procès expéditif lors duquel il a comparu en fauteuil roulant et sous perfusion intraveineuse, ce qui selon ses avocats était dû aux mauvais traitements subis lors de son arrestation et de sa détention. Selon Franck Diongo et ses avocats, ceci était constitutif de tortures. Franck Diongo a été condamné pour « arrestation arbitraire aggravées » et « détention illégale ». En tant que député national, Franck Diongo a été jugé par la Cour suprême ; il n’a pas la possibilité de faire appel du jugement.

Après sa condamnation, Franck Diongo a été conduit à la prison centrale de Kinshasa, alors qu’il était toujours en chaise roulante. Alors que la santé de Franck Diongo continuait à se dégrader, le médecin le traitant en prison a soumis un rapport au directeur de la prison, qui a ensuite écrit au ministre de la justice, demandant que Franck Diongo soit soigné dans un hôpital spécialisé. Franck Diongo avait finalement été transféré au Centre médical de Kinshasa le 18 août. Alors que son traitement était en cours, Franck Diongo a été enlevé de force de son hôpital jeudi dernier.

En juin, les avocats de Franck Diongo ont soumis une communication en son nom au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Le document, consulté par Human Rights Watch, soutient que les autorités congolaises n’ont pas respecté les garanties relatives au droit au procès équitable et que Franck Diongo a été ciblé en raison de son opinion politique. Les avocats ont également mis en avant que le droit de Franck Diongo de faire examiner sa déclaration de culpabilité par une juridiction supérieure avait été violé, étant donné qu’il avait été condamné par la Cour suprême siégeant en premier et dernier ressort. Si le Groupe estime que « le caractère arbitraire de la privation de liberté est établi », il rendra un avis dans ce sens et fera des recommandations au gouvernement congolais.

Franck Diongo a également connu des difficultés alors qu’il tentait de se faire enrôler, ce qui constitue une précondition pour lui permettre de se présenter aux élections législatives ou à d’autres élections. Le 21 juin, alors que d’autres prisonniers se faisaient enrôler, le directeur du centre d’enrôlement de la prison n’a pas autorisé Franck Diongo à se faire enrôler, sans donner aucune raison. Si la condamnation de Franck Diongo lui a fait perdre son statut de député national, il n’a pas été déchu de ses droits civils et politiques, y compris le droit de s’inscrire sur les listes électorales.

« Les membres de mon parti politique et moi-même sommes victimes d’une persécution et d’un acharnement », a déclaré Franck Diongo à Human Rights Watch. « Je suis un opposant farouche qui a refusé de participer aux deux dialogues avec Joseph Kabila … sachant que le président Kabila n’est pas une personne sincère, ne voulant que gagner du temps pour prolonger son mandat. »

Les autorités congolaises devraient de manière urgente faire en sorte que Franck Diongo reçoive les soins médicaux dont il a besoin, qu’il soit autorisé à se faire enrôler comme les autres citoyens congolais, et que la légalité et la nécessité de sa détention soient réexaminées, étant donné les graves irrégularités et les mauvais traitements entourant son cas.

À travers la République démocratique du Congo, des dizaines de membres de l’opposition et d’activistes sont détenus pour avoir participé à des manifestations pacifiques, s’être opposés au report des élections, ou avoir critiqué des politiques du gouvernement. Beaucoup sont détenus au secret sans inculpation ni accès à leur famille ou à des avocats. D’autres sont jugés sur base d’accusations forgées de toutes pièces. Beaucoup souffrent de passages à tabac réguliers et de conditions de vie épouvantables, qui passent largement inaperçus dans le monde extérieur.

HUMAN RIGHTS WATCH/MLPRDC

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