RDC : Franck Diongo obtient l’asile politique en Belgique et dépose plainte contre le général Ndaywell pour torture
Le candidat à la présidentielle de décembre 2023 a été torturé par les services de renseignement militaire.
Franck Diongo, président du Mouvement lumumbiste Progressif (MLP) est une personnalité en vue de la scène politique en République démocratique du Congo depuis plusieurs décennies. L’homme politique qui fut l’un des compagnons de lutte d’Étienne Tshisekedi, le père de l’actuel chef de l’État congolais, a connu les geôles congolaises sous les régimes successifs de Mobutu, de Kabila père et fils et, aujourd’hui, de Félix Tshisekedi pour ses positions politiques sans concession.
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Arrêté sans ménagement le 20 juin 2023, alors qu’il revenait d’un deuil lors duquel il s’était notamment entretenu avec le président Félix Tshisekedi, Franck Diongo a été détenu pendant 20 jours dans les bâtiments de l’ex-Demiap, les services de renseignement militaire congolais, un service dirigé par le général Christian Ndaywell, un homme de nationalité belge déjà épinglé pour son rôle supposé dans l’assassinat d’un autre opposant, Chérubin Okende, ex-ministre des Transports et porte-parole du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Un assassinat, survenu dans la nuit du 12 au 13 juillet 2023, requalifié à la surprise générale en “suicide”, par le Procureur général près la Cour de cassation Firmin Mvonde. Le magistrat avait pourtant été le premier, rapidement après la découverte du corps, à parler d’assassinat.
Tortures
Lors de cette détention, Franck Diongo explique avoir été victime d’actes de torture, il affirme que ses geôliers lui ont injecté des substances inconnues, dont il craint qu’elles étaient destinées à l’empoisonner, et l’ont forcé à consommer des “boissons” contre son gré. Après avoir été remis en liberté, Franck Diongo, candidat à la présidentielle de décembre 2023, avant de rejoindre la candidature de Moïse Katumbi, faisait l’objet d’un mandat de comparution. Craignant pour sa vie, l’opposant a mis le cap sur la Belgique où il a déposé une demande d’asile. Après avoir été entendu par des experts du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), Franck Diongo a été reconnu comme réfugié politique en Belgique au début du mois de mai 2024.
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Dépôt de plainte
Aujourd’hui, Franck Diongo, représenté par l’avocat Alexis Deswaef, a déposé plainte au parquet fédéral pour crime de guerre, torture et empoisonnement contre le patron de l’ex-Demiap le général Christian Ndaywell et contre X “à savoir toute autre personne dont la responsabilité sera démontrée au cours de l’enquête”, explique Maître Deswaef qui poursuit dans sa plainte : “l’ensemble des éléments, qui pointent de manière précise la responsabilité des renseignements militaires et son chef, le général Christian Ndaywell, dans l’enlèvement, la détention arbitraire et la torture de Monsieur Diongo, justifient le dépôt de cette plainte contre M. Ndaywell qui peut être poursuivi devant les tribunaux belges étant donné sa nationalité belge”.
On se souviendra qu’une précédente plainte en Belgique avait déjà été déposée contre le général Ndaywell par la famille de chérubin Okende.
Ces plaintes devant les tribunaux belges, la fuite de plus en plus d’opposants menacés par le pouvoir du président Tshisekedi démontrent une fois de plus les accents dictatoriaux de ce régime, pourtant toujours bien en cour chez nous.
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