RDC : le député Franck Diongo condamné à cinq ans de servitude pénale principale
Le député national Franck Diongo a été condamné mercredi 28 décembre à cinq ans de servitude pénale principale par les juges de la Cour suprême de justice siégeant d’office de Cour de cassation en matière répressive d’infraction de flagrance au premier et dernier degré.
Le président du parti d’opposition Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) a été reconnu coupable d’arrestation arbitraire et de détention illégale aggravée. Le ministère public l’avait accusé d’avoir séquestré trois militaires de la Garde républicaine dans sa résidence et de les avoir roués des coups et blessures le 19 décembre.
La sentence a été prononcée en l’absence de ses avocats qui ont quitté la salle d’audience après avoir récusé les juges.
Les avocats de l’opposant Franck Diongo ont dénoncé publiquement des coups de fil donnant injonctions aux juges. Me Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats de Franck Diongo parle d’une cour instrumentalisée alors qu’elle devrait se déclarer incompétente suite à la requête pour inconstitutionnalité de son client auprès de la cour constitutionnelle.
« On a vu le juge devant lequel on soulève les exceptions de constitutionnalité se métamorphoser et se comporter comme si c’était lui le juge de la constitutionnalité. Les juges n’ont pas remis en cause les informations qui nous sont parvenues selon lesquelles, ils ont reçu les coups de fil leur demandant de condamner Franck Diongo », affirme Me Kabengela.
Il dénonce aussi les tortures infligées à son client.
« Vous avez vu que notre client était sous torture. Depuis le matin, il était sous perfusion, en train d’être soigné et cela ne se passe dans aucun pays au monde. Cela étant constitutif de tortures, notre client se réserve le droit de défendre ses droits notamment dans tous les pays signataires de la convention contre la torture», menace Jean Marie Kabengela.
Franck Diongo, assis dans un brancard de la clinique Ngaliema et sous la perfusion se montrait serein peu avant le verdict.
« Rendez votre arrêt que vous avez dans votre poche, je me tais et je ne parlerai plus », criait Franck Diongo.
Le condamné, malade va passer quelques jours à l’hôpital avant de se retrouver à la prison centrale de Makala
RFI/MLPRDC